dimanche 23 mai 2010

Dimanche 23 Mai: Les Ours

Ucluelet
Bon, sale première nuit sous la tente à cause d’ours même pas là. J’en profiterai plus en Islande quand je serai de retour au sommet de la chaine alimentaire. Là, j’ai peur des bestioles. Mais il faudra quand même camper à Jasper et Banff… là où il y a encore plus d’ours !
Une chose est sûre, j’ai bien fait de ne pas aller au nord de l’île de Vancouver à Cape Scott, j’aurais eu trop peur de dormir, seule sous la tente au milieu de nulle part. Et Tofino est magnifique, donc pas de regret. J’irai lors d’un prochain voyage !

Réveillée tard, à 10h30, après avoir enfin réussi à m’endormir, je plie rapidement ma tente avant de me faire virer de force par les gardiens du camping. Devant quitter les lieux à 11h, ça fait un peu court pour plier bagages. J’appelle quand même papa maman avant de m’atteler à la tâche.
A 11h on vient vérifier si je suis bien partie, je m’excuse donc beaucoup, mais on me dit de ne pas me presser, que je suis hors saison et que personne n’attend vraiment mon emplacement ! Et parait-il que je ne suis pas la seule à avoir trainé un peu…

11h15. Je ne suis pas tellement en retard. Je vais sur la route faire du pouce pour Ucluelet.
Je marche un peu en attendant qu’une voiture s’arrête, et c’est peu de temps après qu’à 50/100 mètres, je vois un ours noir et un ourson essayer de traverser la route. J’ai peur, mais je sors quand même l’appareil photo. Une voiture arrive d’en face, ce qui leur fait faire demi-tour et me laisse le temps d’allumer l’appareil. Ils retentent leur traversée juste après, ce qui me laisse le temps de faire la photo, rapidement (car ils courent).
Ils disparaissent dans la forêt, me laissant sur la route à la fois contente et effrayée. Car c’est les premiers ours que je vois dans la nature, donc c’est bien. Et puis c’est beau, surtout avec le petit. Mais je suis seule, à pieds, et surtout, ça me rappelle la nuit passée à essayer de me dire que non, les ours n’étaient pas là. Mais il faut croire que si, à moins de 500m du camping une maman et son ourson !
Et puisque c’est dans leur direction que je marche, j’ai encore plus peur. Je vais donc très doucement, le clappe des mains et demande aux ours de partir pour me laisse passer. Oui, les voitures passant m’ont certainement prise pour une folle.
Je m’approche du panneau près duquel ils sont passés, et ma panique se transforme en quasi-pleurs. Je veux à tout prix qu’une voiture s’arrête pour me sortir de là.

Heureusement, une estafette me prend en stop vers l’endroit où les bestioles sont passées. Deux filles à son bord, un peu hippies et super sympa, même si la conductrice ne regarde pas vraiment la route. Elles vont aussi à Ucluelet, youpi ! Elles vivent dans leur fourgonnette où il y a tout leur bordel. Une chouette façon de voir du pays. Elles parcourent la région à la recherche d’un job. Elles me déposent au supermarché, on se dit au revoir. Elles : « peace ».
Je fais demi-tour direction l’auberge, mais m’arrête d’abord près du port sur une table de pique-nique pour écrire des cartes postales et regarder l’activité portuaire. Des touristes faisant des tours en bateaux pour voir des baleines, principalement.
J’aperçois la queue d’un lion de mer sortant de l’eau près d’un bateau, des oiseaux ressemblant à des martins-pêcheurs, et des emblématiques aigles chauves, symbole des USA.
 A 14h, je reprends la route, j’arrive à l’auberge, et décide d’y rester deux nuits de plus. Au programme : une journée de feignasse ! Surtout que l’auberge est à 20 dollars au lieu de 24 tant qu’une équipe canadienne reste dans la Stanley Cup*. Les Canadiens de Montréal jouent toujours, mais pour combien de temps ? Il n’y a qu’au Canada que ça arriverait, ça ! Vive le hockey. Mais les pauvres Canucks de Vancouver se sont fait éliminer la veille de mon arrivée au Canada, au grand désespoir de tout le monde (moi y compris !), sauf les Québécois de l'auberge, pour les Canadiens évidemment !
Ça me permet de parler plus longtemps avec les gens dans l’auberge. Je rencontre Claudia, une autre Allemande et on prévoit de se faire une ballade toutes les deux le lendemain. Je parle aussi aux gens qui sont là pour longtemps (beaucoup pour trouver du boulot, ou qui en ont déjà un). Et puis le gérant de l’auberge, souvent parti surfer, originaire d’un coin perdu sur la côte de Colombie Britannique. Il raconte qu’un jour, il s’est fait attaquer par deux couguars et qu’il s’est battu avec un bâton de ski pendant longtemps. Je ne sais pas si c’est du lard ou du cochon, mais brrr !
On me dit que les ours bruns ne sont pas dangereux, ce qui me rassure un peu. Mais n’enlèvera pas ma crainte pour autant.

Bref, après avoir mangé au chaud, je vais me coucher, à l’abri des ours.

La pensée du jour : C’est pas parce qu’on part en vacances qu’on doit perdre les bonnes habitudes : grasses matinées, et journée de glandage.  
Surtout quand on risque de se faire manger par un ours !


* La Stanley Cup sera finalement pour ces enfoirés de Chicago !



2 commentaires:

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