dimanche 8 mai 2011

Norvège, Avril 2011

Pendant les vacances de Pâques (du 11 au 24 avril), je me suis partie en Norvège. Chose pas du tout prévue, du moins pas depuis très longtemps.

L'envie de partir m'a prise, à peine un mois avant les vacances. Je n'étais pourtant pas sensée voyager durant ces vacances.
Je voulais faire du stop et du camping en Irlande, ou alors aller chez un ami à Rome. Les deux billets d'avion étant trop chers, je n'ai pas pu. En regardant au hasard des billets d'avion, j'ai vu des Paris-Oslo pas chers (enfin Beauvais-Oslo).
"Qu'y a-t-il donc en Norvège ?", était d'abord ma réaction, n'ayant jamais envisagé d'aller un jour là bas, la réputation du pays étant: "cher".
Une place de libre dans l'avion, le billet est acheté dès le lendemain.

Voilà donc comment je me suis retrouvée en Norvège.

Je n'ai pas regretté, c'était une bonne décision, car même si je me suis ruinée sur place et que j'ai eu quelques galères, les bons côtés ont largement pris le dessus (et on se souvient finalement plus des galères, qui se transforment souvent en "bons" souvenirs).


Voici un résumé express de 13 jours et 1500km !

Les "plus":
- La Norvège magnifique pays !
- Bergen, deuxième ville du pays, mais un centre qui se visite très facilement, car pas très étendu. De belles maisons en bois coloré, un port. Beaucoup de relief, avec un funiculaire qui emmène sur le mont Fløyen d'où l'on a un magnifique point de vue sur la ville. Une cathédrale fort simple, mais je suis tombée pendant que quelqu'un jouait de l'orgue, donc c'était vraiment bien.
Bergen est réputée pour sa pluie (85 jours à la suite en 2006), mais je l'ai visitée sous un soleil magnifique !
- Stavanger, capitale européenne de la culture en 2008, avec ses maisons fraichement colorées, ses bateaux. Je ne l'ai pas visitée longtemps, juste traversé (à pieds) pour prendre le ferry. Mais j'y ai passé deux nuits... Une soirée au camping avec quelqu'un qui a réussi à me faire croquer dans un piment en me disant qu'il n'était pas fort du tout. Je l'ai vite regretté et lui a bien rigolé.

- Le Preikestolen, un des sites les plus connus de Norvège. C'est un rocher/falaise qui surplombe le Lysefjord à 604m de hauteur. Les plus courageux vont s'assoir les pieds dans le vide, mais moi je préfère profiter de la vue à quelques mètres du précipice. J'en profite tout autant.
J'y suis allée deux fois. J'ai dormi en camping près du départ du chemin y accédant. Arrivée le samedi, je comptais attendre le Lundi pour monter, parce que la météo annonçait du beau temps. Ne sachant pas quoi faire le dimanche, j'y suis allée en me disant que j'y retournerai le lendemain sous le soleil. Ce que j'ai fait !
Il m'a fallu 3 heures pour accéder au rocher le premier jour, parce qu'il restait pas mal de neige sur le chemin, rendant les choses bien plus glissantes, et parce que j'ai opté pour le chemin "de la colline" plutôt que celui de la falaise, alors qu'il était bien plus enneigé, grimpant et mal balisé. Moralité je me suis un peu perdue au sommet, mais j'ai eu un bon point de vue sur le Preikestolen. L'autre chemin au retour était bien plus court. Le lendemain, j'ai pris le plus court pour redescendre plus tôt (ayant du stop à faire !).


- Les fjords en général, comme en Islande mais en plus grands, et avec des arbres !

- Le fait qu'il reste encore de la neige. C'est embêtant parce qu'on ne peut pas aller partout en randonnée, mais les paysages sont magnifiques.

- Les chutes d'eau, bien qu'en majorité toujours glacées à cette période de l'année.

- Le camping entouré par la neige (j'ai souvent dit "I have a good sleeping-bag" pendant le voyage) à Røldal. Dans un camping avec une jolie cuisine et une salle où manger/regarder la TV bien chauffée, en bois, comme en montagne. J'ai vu Desperate Housewives et c'était bien marrant de le faire là-bas.

- Traverser en voiture la Hardangervidda, plus grand haut plateau d'Europe, qui fait 1200m d'altitude en moyenne. Il restait encore énormément de neige, et le jour où je l'ai traversé, toute la Norvège était en train de faire du ski dessus !

- Oslo, où il a fait très beau. Ville agréable la journée (je suis arrivée la nuit à la gare et c'était un peu crainteux), bien animée. Je n'y suis pas restée assez longtemps pour dire que je l'ai visitée, mais ce que j'ai vu était fort bien.
C'est là qu'on y désigne le prix Nobel de la Paix, dans un bâtiment que j'ai pu voir (d'extérieur).
- Le Fram, le vrai. Dans un batiment à Oslo, c'est le seul musée que j'ai pu visiter à Oslo. Je suis rentrée dans ce navire avec la même émotion qu'un chrétien entrant à Saint Jacques de Compostelle.
Le Fram a fait trois expéditions (1, 2, 3), au pôle Nord, et au pôle Sud, il y a plus de cent ans, avec Nansen et Amundsen (entre autres). Ce sont de grands personnages dont j'ai pu découvrir le parcours (en partie) dans le lonely planet d'abord (qui m'a poussé à aller dans ce musée dont je ne soupçonnais pas l'existence) puis dans le musée qui regroupe images d'époque, objets de toute sorte, et explications. Et pouvoir entrer dans le bateau !
Cela m'a donné l'envie de m'intéresser plus à ces personnages. Nansen, qui a aussi reçu le prix Nobel de la paix, car en plus d'être un grand explorateur, il était un humaniste qui a aidé à nourrir les Norvégiens pendant la guerre, s'est occupé des prisonniers de guerres, des réfugiés politiques de la révolution russe...etc.
Inukshuk offert par le Canada
- Les Norvégiens, très accueillants. Merci à ceux qui m'ont prise en stop et qui ont partagé du temps avec moi. Note spéciale à Janne qui m'a en plus accueillie chez elle et sa petite famille pendant trois jours et deux nuits à Bergen, après avoir passé plus de 5 heures avec moi dans sa voiture.
- La météo qui a tout de même été assez clémente pour un mois d'avril.

Les moins (aka: les galères):
- Pays extrêmement cher
- Atterrir dans un aéroport et mettre plus d'une heure pour se rendre compte que ce n'est pas dans celui que je croyais arriver. Donc changer totalement mon "plan" de départ, à savoir ne pas aller à Oslo directement.
- Le stop à 22h pour essayer de quitter Oslo le jour d'arrivée. Devoir aller chez un monsieur dormir cette même nuit et se rendre compte une fois chez lui qu'il est vraiment bizarre. Donc se battre pour obtenir une pièce (chambre) pour dormir seule. De mettre le sac à dos contre la porte pour la bloquer, pour espérer dormir. Et se réveiller le lendemain en se demandant si le voyage va continuer à être aussi "galère".
- La pluie...
- Ne plus retrouver son bus sur un Ferry sur le point d'accoster, avec évidemment toutes les affaires dedans. Devoir passer entre des poids lourds (moteurs allumés) pour le retrouver, malgré une peur bleue de ces derniers.
Heureusement, j'ai retrouvé le bus, mais j'ai eu l'air bête et j'ai tremblé/pleuroyé pendant une bonne demi-heure.
- Chercher où planter sa tente à Vikevåg, sous la pluie, sac au dos (et au ventre). Tomber par deux fois en tentant de redescendre un chemin glissant après une vaine tentative pour rejoindre un possible endroit où la piquer: un lac... Mais difficile sans carte. Et donc abandonner, rejoindre Stavanger en payant un autre bus alors que je me suis arrêtée avant exprès pour économiser un peu de sous.
[En regardant sur google map, maintenant, je vois que j'étais presque arrivée à ces fichus lacs...]
- Devoir dormir dans une auberge/hôtel à Stavanger et payer la chambre pour l'équivalent de deux jours et demi de budget... Mais ça dépanne.
Pour apprendre par la suite que le camping est bien ouvert, et n'est qu'à 2km de là. Et même si le gérant est très gentil (ce n'est pas ironique, c'est vrai), j'aurais préféré économiser mes sous parce que je sais qu'être en négatif dans mon budget me sape le moral (comme en Islande jusqu'à ce que je rattrape le tout).
- Monter à la ferme de Kjeåsen en suivant les conseils d'un couple de Norvégiens vivant dans la région qui m'ont dit que c'était beau, que le chemin grimpe bien mais que ce n'est pas dangereux. Moi je monte pleine d'entrain, mais plus ça va, plus le chemin devient périlleux. Ça commence par des parois rocheuses bien lisses à traverser à l'aide d'un rondin de bois cloué dans la roche... et puis des grosses marches à monter en se soulevant à l'aide de cordes... puis la neige qui commence à se montrer et cacher le balisage tout en rendant les choses encore plus dangereuses parce que la neige, ce n'est pas un scoop, ça glisse. Surtout quand on a des chaussures de marche aux semelles lissées par les roches volcaniques Islandaises du voyage précédent.
La seule chose qui me poussait à aller au bout, c'est qu'il me semblait impossible de pouvoir redescendre par le même chemin. Que le Lonely Planet disait qu'il y avait une route en haut, qui allait au village. J'avais donc une route pour me sauver ! Sauf qu'en haut on m'annonce qu'il faut passer par un tunnel de 2.5km, sans lumière. Et qu'en cette saison, aucune voiture ne l'utilise (donc personne pour me ramener).
Heureusement, un monsieur a interrompu son repas de famille dans sa maison de campagne (qui est la ferme de Kjeåsen) pour me ramasser, moi pleurant le cul dans la neige me demandant si je préfère mourir en tombant dans le chemin ou par une crise de panique au milieu du tunnel. Il m'a emmené dans sa voiture et m'a fait traverser le tunnel. J'ai eu honte, vraiment. Mais j'ai survécu !
- En route vers Oslo, rester coincée sur pseudo-échangeur d'autoroute peu fréquenté, ne pouvant bouger parce que toutes les routes autour sont interdites aux piétons (et ce serait dangereux). Quelqu'un m'y avait déposé parce qu'il allait voir des gens dans le coin, avant d'aller à Oslo. J'aurais du lui demander de m'emmener avec lui pour que j'attende son retour...
Heureusement après deux heures une photographe m’emmène à un arrêt de bus (où passe le dernier bus 10 minutes après mon arrivée !).


Les bons souvenirs gagnent face aux galères. La Norvège est un pays magnifique, où je retournerai probablement un jour, en été, plus longtemps et avec un peu plus de sous.

Voilà des photos. Il y en a beaucoup...

La Pensée du Jour: Quelle est la probabilité que je me fasse prendre en stop par un suédois qui a passé l'été dernier dans l'ouest Canadien et l'Alaska l'été dernier à faire du pouce, comme moi ? Et qui comme moi compte un jour habiter à Vancouver ?J'en sais rien mais c'est arrivé ! (Pour la partie concernant Vancouver, ceci dit, quiconque met les pieds là-bas veut y vivre, dont ça compte pas !)