Paris |
Je me lève joyeusement à 7h, et c'est rare que "joyeusement" soit associé à une heure aussi matinale. Mais c'est le grand jour. Je pars de l'appartement à 8h, après avoir éteint électricité, chauffe-eau et tout le tintouin.
Allons y ! Sacs sur le dos (et le ventre pour le plus petit), je vais prendre le métro, puis le RER direction l'aéroport de Roissy. Et puis je réalise, quelques minutes après être partie, que je ne sais pas compter. Que partie comme ça, je n'arriverai que 2 heures avant le vol. Ca va, mais je m'inquiète et me dis que ça commence bien !
Mais j'y arrive, finalement. Et c'est sans faire de queue que je m'enregistre, à une borne automatique qui me permet même de choisir mon siège (du moins pour mon premier vol jusqu'à Francfort). Surprise ! J'ai un hublot, et Ô miracle, j'ai aussi un hublot sur le vrai grand trajet de Francfort à Vancouver ! J'avais beaucoup croisé les doigts pour l'avoir, car l'avion passant très au Nord je pouvais en théorie voir la calotte polaire (j'avais lu que rien que ça, valait le voyage).
Moralité, je suis à l'heure et j'ai dormi une heure de plus !
"Attention s'il vous plait. Sont priés de se présenter en porte numéro 1 ...blablabla...". Je suis dedans, et j'ai honte, très honte. Depuis toujours je me suis moquée de ces gens qu'on devait appeler pour qu'ils montent dans l'avion, alors que "mince, un avion ça se loupe pas, qu'est ce qu'ils font ces nazes !"
Sûrement des gens dans la lune ou qui ne sont pas capables, comme moi, de se retourner pour voir qu'il y a une autre porte, là, juste à côté, qu'on avait pas vue et donc pas surveillée. Et loi de Murphy oblige, c'est la nôtre !
Je cours, monte dans l'avion 1 minute à peine après l'appel (j'avais que 10 mètres à faire en même temps), fais mes plus plates excuses, et suis soulager à la vue des gens toujours debout dans l'avion. J'arrive ni vue ni connue, et si on me demande si je suis en retard, de toute façon, je vais tout nier en bloc, nah !
Je m'installe à mon hublot de cet A320 de Lufthansa, destination Francfort, et aperçois Manu Katché dans l'avion. Ah ah il va à Francfort et moi à Vancouver, nananère ! (ou bien il va ailleurs après lui aussi, mais c'est pas drôle).
Francfort |
Francfort dans le brouillard |
Inutile de dire que j'ai encore honte (ça fait ma 3e boulette de la journée) et surtout peur de louper mon avion pour cette ville que je rêvais tant de visiter.
Je cours, donc, et avec des chaussures de marche, un sac à dos qui pendouille sur les épaules, et un sac banane (ma vie) aussi lâche sur les hanches, c'est pas facile et j'ai l'air con. Je repasse la sécurité, et cette fois le portique sonne à mon passage (je n'ai rien pris depuis mon premier passage, mais bon, c'est le mystère du portique que Lavoisier ne couvre pas dans ses théories sur la matière), donc on me fait enlever mes chaussures (je plaisante en disant de faire attention à leur nez, mais l'humour de douanier a des limites...). Je rechausse et continue ma course.
La porte B50, c'est fichtrement loin ! J'y arrive, je suis pas en retard, mais j'ai eu peur ! Je suis désormais en sueur et essoufflée comme si je venais de finir un marathon (j'ai pas fait 42km, mais j'ai fait beaucoup de chemin quand même). Mais j'aurai mon avion, c'est le principal. Je suis 30 minutes avant l'embarquement, et 1h30 avant d'embarquer réellement dans le bus qui mène à l'avion (il y a un peu de retard, mais je suis bien contente). J'ai l'impression d'avoir la poisse, pour Vancouver... Car même s'il est vrai que je prends l'avion toute seule pour la première fois, j'ai eu 21 ans d'expérience en la matière avec mes parents et on pourrait s'attendre à ce que je n'aie pas de problèmes.
Je quitte le sol Allemand, avec joie même si j'étais bien contente d'y être allée. J'ai pu baragouiner les deux mots qui me restent de mon Allemand LV2 du lycée. J'en garderai un souvenir plutôt mitigé (de l'Allemagne comme du lycée), mais en tout cas, c'est pas tous les pays qui peuvent prétendre m'avoir vue courir ! L'Allemagne en fait parti
Décollage !
Je suis au hublot, assise à côté d'une dame très gentille mais Allemande ne parlant pas un mot d'Anglais. Elle voyage en famille, avec sa fille et son mari. Je dis deux-trois mots en allemand (Goethe aurait honte de moi), mais je peux pas faire mieux.
Côtes du Groenland |
Les montagnes réapparaissent, avec des langues glaciaires (provenant de cet inlandsis) se jetant dans la mer, en y laissant des icebergs. Il est difficile de délimiter ce qui est calotte glaciaire, Icebergs, glaciers et terres enneigées. Tout s'entremêle et c'est magnifique. Je conseille à quiconque allant dans l'ouest canadien de faire un vol direct pour passer par là.
Calotte polaire |
Ce n'est pas un scoop, le Canada est grand, donc la traversée est longue. Il y a des passages nuageux, aucune trace de civilisation avant la première longue route de terre, au milieu de nulle part, menant on se demande à quoi.
Rocheuses Canadiennes |
Après ce chemin, plus rien avant énormément de kilomètres. Alors apparaissent des champs, une première petite ville, et plus loin encore, les rocheuses. Banff et Jasper, peut être !
Arrivée sur Vancouver par le nord |
Mais ma surprise sera bonne, car finalement, arrivé près de Vancouver, les nuages se font un peu plus rares et la visibilité excellente. L'approche de l'avion se fait par le nord, donc j'ai eu la chance de voir les îlots du nord de Vancouver, recouverts de forêts, des montagnes, puis la ville elle-même avec Stanley Park. Sublime approche, et je suis du bon côté de l'avion ! La chance tourne. Je vois un rêve se réaliser et c'est avec difficulté que je retiens ma petite larme. Je vois Vancouver pour la première fois, et c'est le coup de foudre.
Vancouver (Stanley Park, en vert) |
Vancouver |
Je passe une douane qui a beau être canadienne, elle reste douane. Je n'ai pas eu droit à un sourire.
Vancouver International Airport |
Non, moi je regarde juste cet aéroport nouvellement retapé pour les JO (ça se voit que c'est du neuf !), fort joli, sur thème de la nature et des premières nations. Et je vais prendre le Skyline, métro local. Ca me fait un aperçu de la ville, puisqu'il est à l'extérieur avant d'arriver au centre ville, où il devient souterrain.
Je sors à la station Yaletown, comme me l'avait indiquée Emma, mon hôtesse de Couchsurfing. Je découvre donc Vancouver ici. Et je suis toujours sous l'effet du coup de foudre et je me sens effectivement au Canada. L'architecture, l'organisation des rues perpendiculaires, les feux de croisement à l'opposé...etc. Je suis sur un petit nuage.
Je chope le bus qui me mène au pied de l'immeuble de mes hôtes, et une fois arrivée, j'admire la vue en les attendant. Ils sont au bord de la mer, en face de Granville Island, sur la côte sud du Downtown (centre ville). Quand je serai grande, j'habiterai là !
Le soleil couché, on rentre (on traverse la rue, en fait), on discute, je rencontre Lloyd, le mari d'Emma, lui aussi adorable, et je vais me coucher après 26h sans dormir !
La pensée du jour : Je n'ai encore rien vu de Vancouver, mais j'en suis déjà amoureuse et j'espère y vivre un jour !
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